L’Indonésie est un archipel situé entre les océans Pacifique et Indien, de part et d’autre de l’équateur. En raison de sa situation entre l’Océanie et l’Asie du Sud-Est, elle est considérée comme un pays transcontinental. Le territoire de l’Indonésie s’étend sur plus de 1609 km du nord au sud et sur plus de 5000 km d’est en ouest, ce qui en fait le plus grand archipel du monde. Certaines de ses îles partagent des frontières terrestres avec d’autres pays, dont le Timor oriental, la Malaisie et la Papouasie-Nouvelle-Guinée. Les chercheurs estiment que moins de la moitié des îles ont des établissements humains permanents. L’Indonésie est officiellement désignée comme un État archipélagique par la Convention des Nations unies sur le droit de la mer.
Qu’est-ce qu’un État archipélagique ?
Un État archipélagique est reconnu par les Nations unies comme un territoire national unifié qui comprend à la fois des zones terrestres et aquatiques. En tant que nation archipélagique, les eaux qui entourent et relient toutes les îles de la nation sont désignées comme voies navigables intérieures du pays en question. Cette reconnaissance donne aux pays le droit d’exercer un contrôle autonome sur leurs eaux. Seules 6 nations dans le monde ont reçu cette distinction : l’Indonésie, les Fidji, Trinité-et-Tobago, les Bahamas, la Papouasie-Nouvelle-Guinée et les Philippines.
Combien d’îles compte l’Indonésie ?
En tant qu’archipel, l’Indonésie est composée de plusieurs milliers d’îles. Il est toutefois intéressant de noter que ni les chercheurs ni le gouvernement de ce pays ne disposent d’un décompte précis du nombre exact d’îles qui composent l’ensemble de la zone. Sa distinction en tant qu’État archipélagique signifie que son territoire est défini par un traité international des Nations unies. Ce traité donne également la définition d’une île, qu’il définit comme une zone de terre qui ne peut être complètement recouverte par l’eau à marée haute. En outre, seules les îles nommées sont officiellement enregistrées et ces îles ne peuvent être enregistrées que si au moins deux personnes connaissent leur nom officiel. L’Indonésie n’ayant pas réussi à fournir un enregistrement précis du nombre d’îles composant ce pays, sa revendication territoriale réelle sur l’ensemble de la zone est affectée. Cette question s’étend aux eaux reliant ces îles.
Gagner des îles
Le maintien de son statut d’État archipélagique signifie que l’Indonésie doit se conformer à cette définition internationalement acceptée. Étant donné que le nombre d’îles déclarées a évolué au fil des ans, le nombre total de voies navigables internes a également changé. Lors de son dernier recensement en 2003, le gouvernement indonésien a fait état d’un total de 18 108 îles en se basant sur des images satellites. Ce nombre représente une augmentation de 584 îles par rapport au comptage précédent. Les images satellites utilisées ne prenaient en compte que les terres d’une superficie supérieure à 30 mètre carré. L’ONU n’a officiellement accepté et enregistré que 14 752 de ces 18 108 îles comme faisant partie de l’État archipélagique. Chacune de ces îles a été officiellement nommée par le gouvernement indonésien. Les Nations unies organisent la Conférence sur la normalisation des noms géographiques tous les cinq ans. La prochaine conférence aura lieu en 2021.
Pourquoi le nombre d’îles est-il important ?
Avec un si grand nombre d’îles dans sa zone, en perdre quelques-unes semble être une épreuve minime pour le pays. Cette hypothèse, cependant, n’est pas vraie. La zone maritime entourant l’Indonésie et ses pays voisins est considérée comme l’une des plus importantes au monde, principalement pour le commerce international. Les experts estiment qu’environ 33 % des navires du monde entier traversent cette zone, connue sous le nom de mer de Chine méridionale, chaque année. En termes de commerce mondial, cette même zone voit transiter chaque année des marchandises d’une valeur d’environ 5 000 milliards de dollars (environ 4 400 milliards d’euro).
Les économies de l’Indonésie, de la Chine, de la Malaisie, du Japon, du Vietnam, de Brunei et de la Corée du Sud, entre autres, dépendent de ces eaux. Outre le transport maritime, la mer de Chine méridionale abrite également une industrie de la pêche active et de riches gisements de gaz naturel et de pétrole. En raison de cette dépendance, l’autorité de la zone est de la plus haute importance. En bref, elle est considérée comme l’une des zones marines les plus importantes au monde, ce qui signifie que les questions de propriété territoriale sont importantes, notamment en cas de conflit et d’accident. Plusieurs cas concernant des conflits entre des parties internationales et des questions de souveraineté dans certaines zones de la mer de Chine méridionale ont déjà été signalés
Menaces sur les îles indonésiennes
Non seulement l’Indonésie risque de perdre ses îles en raison de conflits internationaux et de décisions judiciaires, mais le pays doit également faire face à la menace croissante du changement climatique mondial. Alors que le changement climatique mondial devient une partie de plus en plus envahissante de la vie dans le monde, ses effets directs et indirects deviennent de plus en plus évidents. Pour l’Indonésie, l’un des effets les plus menaçants du changement climatique mondial est la montée du niveau des eaux océaniques. À mesure que l’océan s’enfonce dans les terres, de nombreuses petites îles basses risquent de disparaître. Des chercheurs ont estimé que Jakarta, la capitale de l’Indonésie, sera très probablement inondée et inhabitable pour les humains d’ici 2030. La menace est encore plus sérieuse en 2050, année où, selon les chercheurs, cet État archipélagique perdra 1 500 îles supplémentaires.
Moins d’îles signifie que ce pays aura un contrôle autonome sur moins de zone marine, laissant l’économie ouverte à l’influence et au contrôle de nations plus puissantes. Une perte de cette zone signifie une perte de la gamme variée de ressources naturelles dont dispose actuellement l’Indonésie, notamment l’industrie de la pêche et les réserves de pétrole et de gaz naturel. Pressé par ces préoccupations, le gouvernement indonésien s’est engagé à enregistrer son nombre exact d’îles d’ici la prochaine conférence des Nations unies sur la normalisation des noms géographiques, en 2021. Il perçoit cet acte comme une approche viable pour protéger son territoire, ses ressources, son économie et son avenir.